lundi 4 janvier 2010

Graves, en Franche-Comté

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Que les oenologues amateurs se rassurent : il n'est pas ici question de déraciner une Appellation d'Origine Controlée (AOC) bordelaise ni d'étendre sa zone viticole dans une région dont la spécialité est plutôt fromagère ; encore que les deux aillent plutôt bien ensemble...
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Il se trouve simplement qu'en Haute-Saone (70), et plus précisémment sur l'ancienne base aérienne de dispersion (DOB) de Broye-Les Pesmes, est installé le radar GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale) de surveillance spatiale.
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Or, le magazine Air Actualités n° 627 (décembre 2009 / janvier 2010) actuellement en kiosques consacre un important dossier à cette fameuse surveillance spatiale, ses enjeux, et les moyens actuels dont dispose l'Armée de l'Air dans ce domaine. Pour le consulter, rendez-vous ici (le radar Graves est présenté dans les pages 26 à 29).
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C'est l'occasion d'en découvrir davantage sur l'utilisation actuelle de l'ancien aérodrome de Broye, et sur les spécificités de ce radar dont le site d'émission, installé au Nord de l'ancienne base (dans la "raquette" formée par les bretelles d'accès aux parkings), est distinct du site de réception, implanté quant à lui 400 km plus au Sud, sur le plateau d'Albion.
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. Vue du site d'émission du radar GRAVES,
sur l'ancienne base aérienne de Broye (photo Google Earth)
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Photo des 4 panneaux d'émission du système GRAVES
installé à Broye (photo ONERA)
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Le système GRAVES, développé par l'ONERA depuis le début des années 1990, est opérationnel depuis l'automne 2005 et a été livré à l'Armée de l'Air en décembre de la même année.
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4 commentaires:

  1. Bonjour Fabrice,

    Bravo pour le blog !

    Puisque vous utilisez le terme dans cet article que signifie exactement (quelle était la fonction) d'une base aérienne de dispersion ? Ailleurs, je lis aussi la notion d'aérodrome de desserrement, de quoi s'agit-il ? Merci de m'éclairer !

    Thierry M.

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  2. Bonjour Thierry,

    merci pour le compliment, c'est toujours agréable!

    Concernant les bases de dispersion ou de desserrement, certains "chipotent" sur la terminologie où les termes les plus adéquats. Je suis personnellement plus modéré au vu de l'utilisation effective, somme toute assez similaire, dont ces différentes bases ont fait l'objet...

    Ces deux types de bases correspondent plus où moins à des projets théoriques datant de la planification de la construction des différents types de bases (principales, secondaires...), mais à l'usage, on se rend compte que l'utilisation qui en a vraiment été faite (ou pas) ne correspond pas forcément au projets initiaux.

    En substance, la base aérienne de dispersion était prévue pour accueillir à temps plein et sous un délai minimal un escadron opérationnel en cas de conflit déclaré. Ainsi, les 3 escadrons d'une base principale, étant dispersés sur 3 plate-formes, étaient moins vulnérables aux attaques ennemies. Ces bases avaient en général le minimum d'infrastructures nécessaires (tour, hangars, quelques baraquements) pour qu'on les qualifie d'opérationnelles (bases opérationnelles de dispersion, DOB en anglais).

    Les bases de desserrement étaient censées être moins utilisées, ou plutôt en dernier recours, elles étaient donc moins équipées (peu, voire pas de constructions, juste une piste, des marguerites et des soutes à carburant, avions et personnel vivant sous la tente en cas d'utilisation de l'infrastructure). Elles servaient plus brièvement, dans le cadre d'exercices, pour une semaine ou deux, ou plus rarement lors d'une réfection de piste de la base principale. Leur rôle initial était d'offrir un point de chute à des avions rentrant de'opérations et qui trouveraient leur base d'attache bombardée, attaquée, et inutilisable.

    Maintenant, en pratique, les deux types de bases ont été utilisées pour des exercices temporaires ou lors de réfections de pistes. Si les bases de dispersion (Vatry, Vouziers, Chenevières, Brienne) ont été utilisées de façon avérée, je suis toujours en quête de témoignages ou de sources indiquant l'utilisation de certaines bases de desserrement (Saint-Simon, Péronne, Juvincourt, Lesquin, Merville, Coulomiers...)

    Espérant vous avoir éclairé un peu...
    Cordialement,

    F. Loubette

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    1. Bonjour,
      Je découvre aujourd'hui les fonctions de cette base alors qu'en 1975 j'effectuais mon service militaire sur la base 102 de Dijon, nous avons passé une semaine de garde sur cette base quant la piste d'atterrissage de Dijon était en travaux sans connaitre l'histoire de cette base.
      Encore merci pour vos explications.
      Bonne continuation

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  3. Bonjour,

    Merci pour vos explications extrêmement claires. Je comprends mieux la stratégie qui a présidé à la construction de ces bases.

    Merci, bonne continuation !

    Thierry

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